N’est-ce pas ? Regardez Mlle Saint-Ange. Il ne faut pourtant pas être trop maigre non plus, parce qu’alors il ne reste plus rien. On se récrie sur la marquise d’Ermont ; moi, je trouve qu’elle a l’air d’une potence. C’est une belle tête, si vous voulez ; mais c’est une madone au bout d’un bâton.
Voulez-vous que je vous serve, ma chère ?
Rien que de l’eau chaude, avec un soupçon de thé et un nuage de lait.
Allez-vous demain chez Mme d’Égly ? Je vous prendrai si vous voulez.
Ah ! Mme d’Égly ! en voilà une autre ! avec sa frisure et ses jambes, elle me fait l’effet de ces grands balais pour épousseter les araignées. (Elle boit.) Mais, certainement, j’irai demain. Non, je ne peux pas ; je vais au concert.
Il est vrai qu’elle est un peu drôle.
Regardez-moi donc, je vous en prie.
Pourquoi ?
Regardez-moi en face, là, franchement.
Que me trouvez-vous d’extraordinaire ?
Eh ! certainement, vous avez les yeux rouges ; vous venez de pleurer, c’est clair comme le jour. Qu’est-ce qui se passe donc, ma chère Mathilde ?
Rien, je vous jure. Que voulez-vous qu’il se passe ?
Je n’en sais rien, mais vous venez de pleurer ; je vous dérange, je m’en vais.
Au contraire, chère ; je vous supplie de rester.
Est-ce bien franc ? je reste, si vous voulez ; mais vous me direz vos