On ne va pas au bal à cette heure-ci, quoi que puisse dire la pendule. Nous sortons de table il y a un instant.
J’ai dit d’atteler ; j’ai une visite à faire.
Ahl c’est différent. Je… je ne savais pas… j’avais cru…
Eh bien ?
J’avais supposé… d’après ce que tu disais… Mais la pendule va bien ; il n’est que huit heures. Accordez-moi un petit moment. J’ai une petite surprise à vous faire.
Vous savez, ma chère, que je vous laisse libre, et que vous sortez quand il vous plaît. Vous trouverez juste que ce soit réciproque. Quelle surprise me destinez-vous ?
Rien ; je n’ai pas dit ce mot-là, je crois.
Je me trompe donc, j’avais cru l’entendre. Avez-vous là ces valses de Strauss ? Prêtez-les-moi, si vous n’en faites rien.
Les voilà ; les voulez-vous maintenant ?
Mais oui, si cela ne vous gêne pas. On me les a demandées pour un ou deux jours. Je ne vous en priverai pas long-temps.
Est-ce pour Mme de Blainville ?
Plaît-il ? Ne parlez-vous pas de Mme de Blainville ?
Moi ! non. Je n’ai pas parlé d’elle.
Pour cette fois j’ai bien entendu. (Il se rasseoit.) Qu’est-ce que vous dites de Mme de Blainville ?
Je pensais que mes valses étaient pour elle.