Moi, Henri ! quelle question !
Vous avez l’air troublé, préoccupé. J’oublie toujours, quand j’entre chez vous, que je suis votre mari, et je pousse la porte trop vite.
Il y a là un peu de méchanceté, mais comme il y a aussi un peu d’amour, je ne vous en embrasserai pas moins. (Elle l’embrasse.) Qu’est-ce que vous croyez donc être, monsieur, quand vous oubliez que vous êtes mon mari ?
Ton amant, ma belle ; est-ce que je me trompe ?
Amant et ami, tu ne te trompes pas. (À part.) J’ai envie de lui donner la bourse comme elle est.
Quelle robe as-tu donc ? Tu ne sors pas ?
Non, je voulais… j’espérais que peut-être…
Vous espériez ?… Qu’est-ce que c’est donc ?
Tu vas au bal ? tu es superbe.
Pas trop ; je ne sais si c’est ma faute ou celle du tailleur, mais je n’ai plus ma tournure du régiment.
Inconstant ! vous ne pensez pas à moi, en vous mirant dans cette glace.
Bah ! À qui donc ? Est-ce que je vais au bal pour danser ? Je vous jure bien que c’est une corvée, et que je m’y traîne sans savoir pourquoi.
Eh bien ! restez, je vous en supplie. Nous serons seuls, et je vous dirai…
Il me semble que ta pendule avance ; il ne peut pas être si tard.