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LE MAROC.

iii.

TÉTOUAN.[1]


Le jour suivant, nous commençâmes nos excursions dans la ville maure. Nous l’avions traversée à cheval en allant au jardin du bacha et en revenant ; mais nous ne nous y étions pas arrêtés. Il s’agissait maintenant de l’explorer en détail ; et c’est ici que la protection de notre garde-du-corps, inutile dans la juiverie, nous devenait indispensable : nous tardâmes peu à nous en apercevoir.

Tétouan passe dans l’empire pour une belle ville, ce qui ne donne pas une haute idée de la beauté des villes du Maroc. Telle qu’elle est cependant, elle ne laisse pas que d’éclipser Tanger, malgré le faste européen des maisons consulaires dont cette dernière cité tire son plus grand lustre. Tétouan a un caractère plus maure, et partant plus original. Beaucoup de rues sont couvertes, et forment de véritables souterrains comme la grotte de Pausilippe ou les sombres galeries du Simplon : on y marche au milieu de ténèbres que l’on ne songe guère à éclairer. Ces sombres couloirs

  1. Dernière partie. Voyez la livraison du 1er novembre