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AFFAIRES DE ROME,
PAR M. DE LA MENNAIS.[1]

« … Je regarde donc et je désire qu’on regarde ce court écrit comme destiné à clore la série de ceux que j’ai publiés depuis vingt-cinq ans. J’ai désormais des devoirs plus simples et plus clairs ; le reste de ma vie sera, je l’espère, consacré à les remplir, selon la mesure de mes forces… Qu’on ne s’y trompe pas, le monde a changé : il est las des querelles dogmatiques. » Telle est la déclaration formelle que M. de La Mennais exprime aux dernières pages de ce livre ; les termes seuls dans lesquels elle est conçue montrent assez que, si le nouvel écrit est destiné à clore la série de ceux que l’auteur a publiés, à partir des Réflexions sur l’État de l’Église datant de 1808, il n’y ressemble ni par les principes ni par le ton, et que, sinon pour le sujet et la matière, du moins dans les pensées et les conclusions, il se rattache déjà à cette série d’écrits futurs que nous promet l’illustre auteur. Singulière énergie, révolution individuelle à jamais étonnante que celle qui raye d’un trait de plume et renvoie comme à néant tout le passé d’une telle vie, et qui fait qu’à plus de cinquante-trois ans, on en recommence une nouvelle, à beaucoup d’égards une contraire, avec toute la ferveur de la jeunesse, avec tout le dégagé et tout l’absolu d’une première entreprise !

  1. vol. in-8o, chez Cailleux, rue Vivienne, 17.