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DES
DÉMÊLÉS DE LA FRANCE
ET DE LA SUISSE.[1]

La Suisse a beaucoup occupé l’Europe pendant le cours de ces dernières années. Elle l’a occupée par ce qu’elle a fait, par ce qu’elle a voulu faire, par ce que l’on a craint qu’elle ne fît, et surtout par ce que d’autres ont fait chez elle assez impunément, quelquefois avec sa connivence, toujours à son préjudice, toujours aussi grace aux particularités de son organisation politique. À tout prendre, il est possible que dans cette espèce d’intervention perpétuelle et d’ingérence un peu tracassière, on ait passé la mesure ; mais cela tient aux circonstances. La Suisse a été, par la force des choses et par suite des changemens que l’année 1831 a vu s’opérer dans ses institutions, le terrain sur lequel les intérêts nouveaux, nés de la révolution de juillet, et les intérêts anciens qui lui avaient survécu, se sont trouvés le plus long-temps, je ne dirai pas en collision positive, mais en observation hostile et se sont tenus mutuelle-

  1. Ce Mémoire politique, écrit avec calme et impartialité, nous vient d’une personne qui a été à même de suivre dans toutes ses phases la question suisse. Nous n’hésitons pas à le publier, certains qu’il contribuera à mieux faire juger le véritable état des choses.(N. du D.)