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QUESTIONS
EXTÉRIEURES.

i.
DES RAPPORTS DE LA FRANCE AVEC LE MONDE.

Deux fois à un siècle de distance, en 1713 et en 1815, la France a été obligée de souscrire à une paix achetée par de nombreux sacrifices. Le traité d’Utrecht, comme le traité de Paris, fut précédé par d’éclatantes prospérités, qui ne purent prévaloir jusqu’à la fin de la lutte, et l’Europe, au commencement du xviiie siècle comme au commencement du xixe, s’était coalisée contre la France pour lui faire sa part.

Destinées singulières dans leur grandeur, comme dans leurs mauvais jours ! Ne sont-elles pas le signe d’un rôle original départi à la nation qui les a traversées ? Des faits aussi puissans ne sauraient être une lettre grossière, sans esprit et sans raison.

Deux pensées ont tour à tour préoccupé la France : constituer son territoire et développer son génie. Tantôt elle débat chez elle, avec ses enfans, les idées dont elle cherche la solution et la vérité ; tantôt elle s’emploie à répandre au dehors et ses idées et sa puissance. Quand elle a consacré la dernière moitié du xvie siècle à