Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 8.djvu/217

Cette page a été validée par deux contributeurs.



À LA MALIBRAN.

STANCES.


i.

Sans doute il est trop tard pour parler encor d’elle ;
Depuis qu’elle n’est plus quinze jours sont passés ;
Et dans ce pays-ci, quinze jours, je le sais,
Font d’une mort récente une vieille nouvelle.
De quelque nom d’ailleurs que le regret s’appelle,
L’homme, par tout pays, en a bien vite assez.

ii.

Ô Maria-Félicia ! le peintre et le poète
Laissent, en expirant, d’immortels héritiers ;
Jamais l’affreuse nuit ne les prend tout entiers.
À défaut d’action, leur grande ame inquiète,
De la mort et du temps entreprend la conquête,
Et, frappés dans la lutte, ils tombent en guerriers.

iii.

Celui-là sur l’airain a gravé sa pensée ;
Dans un rhythme doré l’autre l’a cadencée ;