Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 7.djvu/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.



LES
RÉPUBLIQUES
MEXICAINES.[1]

Depuis quelques années, les républiques mexicaines, en proie à des dissensions intérieures, ne cessent de lutter péniblement, tantôt contre l’aristocratie envahissante du pays, tantôt contre les prétentions du parti des moines, et tantôt contre l’ambition des chefs militaires, sans avoir pu, jusqu’à présent, arriver à un état de gouvernement stable. Ces affranchis d’un jour, ces esclaves émancipés, en passant tout à coup du joug abrutissant des Espagnols à une entière indépendance, n’ont su retirer de la liberté conquise qu’une hideuse anarchie ; aux vices contractés par l’habitude d’un long esclavage ils ont joint ceux qui naissent d’une licence effrénée. Aussi, comme ces malades affaiblis par une longue diète, que l’usage immodéré des alimens replonge bientôt dans un état pire que le premier, sont-ils tombés dans une démoralisation si générale et si profonde, qu’elle paraît désormais sans

  1. Ce travail est le résultat consciencieux des observations d’un homme qui, par sa position au Mexique, et ses relations avec les principales autorités du pays, s’est trouvé plus que personne à même d’étudier les institutions, la religion, les mœurs et la civilisation du peuple mexicain. (N. du D.)