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REVUE DES DEUX MONDES.

L’ABBÉ.

Qu’est-ce qu’ils me veulent ? je suis occupé.

LA BARONNE.

Donnez vos cartes à Van Buck ; il jouera ce coup-ci pour vous.

(L’abbé sort. Van Buck prend sa place.)
LA BARONNE.

C’est vous qui faites, et j’ai coupé. Vous êtes marqué selon toute apparence. Qu’est-ce que vous avez donc dans les doigts ?

VAN BUCK, bas.

Je vous confesse que je ne suis pas tranquille ; votre fille ne dit mot, et je ne vois pas mon neveu.

LA BARONNE.

Je vous dis que j’en réponds ; c’est vous qui la gênez ; je la vois d’ici qui me fait des signes.

VAN BUCK.

Vous croyez ? moi, je ne vois rien.

LA BARONNE.

Cécile, venez donc un peu ici ; vous vous tenez à une lieue. (Cécile approche son fauteuil.) Est-ce que vous n’avez rien à me dire, ma chère ?

CÉCILE.

Moi ? non, maman.

LA BARONNE.

Ah ! bah ! Je n’ai que quatre cartes. Van Buck. Le point est à vous ; j’ai trois valets.

VAN BUCK.

Voulez-vous que je vous laisse seules ?

LA BARONNE.

Non ; restez donc, ça ne fait rien. Cécile, tu peux parler devant monsieur.

CÉCILE.

Moi, maman ? Je n’ai rien de secret à dire.

LA BARONNE.

Vous n’avez pas à me parler ?

CÉCILE.

Non, maman.

LA BARONNE.

C’est inconcevable ; qu’est-ce que vous venez donc me conter. Van Buck ?

VAN BUCK.

Madame, j’ai dit la vérité.