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SUR
LA DÉCOUVERTE
D’UN MANUSCRIT
CONTENANT
LA TRADUCTION DE SANCHUNIATHON,
PAR PHILON DE BYBLOS.

« Si l’histoire ancienne, dit un savant historien[1], a essuyé une perte sensible et à jamais irréparable, c’est surtout par la disparition des écrits qui traitaient de la constitution, des entreprises et des travaux des Phéniciens. Plus ce peuple a influé sur le développement de l’humanité par ses propres inventions, par l’établissement de ses nombreuses colonies et par son commerce immense, plus on sent la lacune que la perte de ces écrits a laissée dans les fastes du genre humain. » Et cependant, malgré cette absence totale de documens originaux, le vénérable professeur de Gœttingue, n’ayant d’autre secours que quelques données éparses dans la Bible et dans les auteurs grecs et latins, mais guidé par cette conscience intime qu’il a de la vie des peuples de l’antiquité, est parvenu à nous faire connaître l’état politique, la constitution, les colonies des Phéni-

  1. M. Heeren, Idées sur la politique et le commerce des peuples de l’antiquité, tom. ii, pag. 2.