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REVUE DES DEUX MONDES.

L’ABBÉ.

Moi, madame ! sur miss Clary !

LA BARONNE.

Eh ! c’est mon peloton, le voilà. Non, c’est du rouge ; où est-il passé ?

L’ABBÉ.

Je trouve la scène de l’évêque fort belle ; il y a certainement du génie, beaucoup de talent, et de la facilité.

CÉCILE.

Mais, maman, de ce qu’on est Anglaise, pourquoi est-ce décent de valser ?

LA BARONNE.

Il y a aussi un roman que j’ai lu, qu’on m’a envoyé de chez Mongie. Je ne sais plus le nom, ni de qui’était. L’avez-vous lu ? C’est assez bien écrit.

L’ABBÉ.

Oui, madame. Il semble qu’on ouvre la grille. Attendez-vous quelque visite ?

LA BARONNE.

Ah ! c’est vrai ; Cécile, écoutez.

LE MAÎTRE DE DANSE.

Madame la baronne veut vous parler, mademoiselle.

L’ABBÉ.

Je ne vois pas entrer de voiture ; ce sont des chevaux qui vont sortir.

CÉCILE, s’approchant.

Vous m’avez appelée, maman ?

LA BARONNE.

Non. Ah ! oui. Il va venir quelqu’un ; baissez-vous donc que je vous parle à l’oreille. C’est un parti. Êtes-vous coiffée ?

CÉCILE.

Un parti ?

LA BARONNE.

Oui, très convenable. — Vingt-cinq à trente ans, ou plus jeune ; non, je n’en sais rien ; très bien ; allez danser.

CÉCILE.

Mais, maman, je voulais vous dire…

LA BARONNE.

C’est incroyable où est allé ce peloton. Je n’en ai qu’un de bleu, et faut qu’il s’envole.

(Entre Van Buck.)