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DIPLOMATES
EUROPÉENS.

iii.

NESSELRODE.[1]


Les grandes monarchies européennes ont un incontestable avantage sur les gouvernemens libres et orageux : c’est la perpétuité de leur système et la longue vie politique de leurs hommes d’état. Depuis vingt-cinq ans, l’Autriche et la Russie sont représentées avec une unité constante par deux ministres, le prince de Metternich et le comte de Nesselrode ; la mort seule a privé la Prusse des services du baron, depuis prince de Hardenberg. Cette durée des hommes d’état crée dans les cabinets des traditions salutaires ; il en résulte qu’une série de mesures peuvent être conçues, qu’une même pensée peut être suivie et exécutée avec persévérance. Un jeune homme est pris au sortir de ses études ; on le classe dans le troisième ou le second ordre des conseillers d’ambassade ; puis il devient ministre plénipotentiaire. S’il s’élève et se distingue, il obtient un poste dans la chancellerie, et une fois in-

  1. Voyez la livraison du 1er octobre 1835.