tributions indirectes, ou bien encore employer le fonds commun qui proviendrait de cette mesure à des destinations productives, comme l’établissement d’écoles publiques, l’amélioration des voies de transport, l’embellissement des villes, la propagation des bons procédés agricoles, etc.
Placée sur ce terrain, l’économie politique du Globe rendit, il faut savoir l’avouer, des services essentiels à la cause de l’émancipation industrielle, que d’autres écoles avaient déjà chaudement et utilement poursuivie. Les débats de l’amortissement, de l’emprunt, de la dette publique, de l’impôt, dont la presse et les chambres étaient alors saisies, trouvèrent de beaux et rudes jouteurs dans la feuille saint-simonienne. Si toutes les solutions qu’elle présentait n’étaient pas acceptables et pratiques, toutes ses critiques étaient profondes et justes, armées de chiffres et de preuves. Nulle part la mobilisation de la propriété et l’institution des banques ne trouvèrent des promoteurs plus zélés. Une banque, pour M. Enfantin, n’était pas une caisse d’escompte triant et classant son papier ; c’était une société commanditaire de l’industrie, chargée de distribuer les instrumens du travail, de la manière la plus favorable aux producteurs et à la production.
À côté du chef de la doctrine, d’autres polémistes, d’autres savans surveillaient les autres thèses politiques et industrielles. Déjà M. Stéphane Flachat-Mony poussait l’industrie vers des voies nouvelles et progressives. Doué d’une patience admirable d’investigation, d’une lucidité onctueuse et impulsive, il éclairait tout à la manière de Franklin, en s’élevant de la recherche des faits aux combinaisons théoriques. M. Émile Pereire préludait aussi à cette réputation que le National lui continua : le premier, il vengeait la statistique, tant de fois profanée ; il en refaisait la langue, il en réhabilitait l’emploi ; il lui rendait sa conscience de chiffres et sa loyauté de déductions.
D’autres cerveaux élaboraient la poésie, l’éloquence et la philosophie saint-simoniennes. M. Barrault évoquait l’orientalisme avec ses formes pompeuses et ses vêtemens drapés. M. Michel Chevalier tonnait sur le monde en périodes si sonores et si belles ; il lui prédisait une ère si pleine de gloires et de magnificences ; il lui donnait un soleil si beau, des moissons si dorées, des fruits si savoureux, des populations si épanouies, tant de canaux et tant de chemins de