Page:Revue des Deux Mondes - 1836 - tome 7.djvu/257

Cette page a été validée par deux contributeurs.
253
REVUE. — CHRONIQUE.

Dans l’histoire statistique de l’île de Cuba, écrite en 1831, l’auteur estimait le produit net de l’agriculture et de l’industrie locale à la somme de 
22,808,622 p. f. ;
supportant un impôt de 5 p. 100.
Aujourd’hui que les produits annuels se sont accrus et que l’impôt a éprouvé des réductions, le fardeau fiscal ne peut être estimé au-dessus de 3 p. 100.
L’auteur avait également calculé en 1831 que la consommation de l’île de Cuba, tant en produits locaux qu’en produits étrangers à son sol, pouvait s’élever à une valeur de 
53,326,406 p. f.

L’auteur fait ici un calcul d’où il conclut que l’impôt général ne s’élève pas au-delà du sixième de la valeur des consommations ; mais, d’un autre côté, il paraît que dans ce calcul ne figurent, bien qu’étant à la charge de la colonie, ni les frais d’entretien du clergé, ni les frais de la correspondance maritime (celle-ci doit rapporter), ni les produits de la loterie, ni les taxes municipales, ni certaines charges attachées à certaines propriétés.

De 1825 à la moitié de 1828, les caisses de la Havane fournirent à l’entretien de l’escadre près de 4,000,000 p. f., et en outre remirent à la Péninsule plus de 2,500,000 p. f. : on se trouvait alors menacé d’une dépense annuelle de près de 10,000,000 p. f.

Pour y faire face sans recourir à de nouveaux impôts, on fit de grandes réformes administratives, et on réduisit les frais de perception à 305,053 p. f., c’est-à-dire à 3 3/4 pour 100 du total des contributions.

En 1829, l’entrée en caisse de la Havane fut de 
7,115,783 p. f.
Mais l’escadre absorba près de 
1,500,000
Les traites de la métropole plus de 
500,000
La solde des troupes 
2,136,714
Enfin les frais de la légation des États-Unis, habituellement défrayée par le trésor de Cuba, et les dépenses des autres intendances portèrent le total de la dépense à 
9,140,559 p. f.
Dont le service de terre absorba 
40 pour 100
68 1/2 pour 100
L’escadre 
17 1|4
L’administration civile et autres dépenses locales 
11 1/4
L’auteur ne spécifie pas l’emploi du surplus.
En 1830, les dépenses générales de l’île s’élevèrent à 
8,838,214 p. f.
Dont l’escadre et la garnison absorbèrent 
5,385,826

L’année 1830 termina la période quinquennale de la nouvelle administration, qui ne put réussir à faire face à ses dépenses extraordinaires,