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Fiamma. Ces deux âmes sœurs se sont bientôt reconnues, elles ne veulent plus se séparer ; mais si l’idéal les unit, le positif les divise. De là des combats, des larmes, des doutes, une longue attente ; mais les nobles instincts l’emportent, la victoire leur reste.


F. BULOZ.


COMMERCE DE L’ÎLE DE CUBA.

Un économiste distingué, M. Ramond de la Sagra, auteur d’une histoire de l’île de Cuba, vient de livrer à la publicité de nouveaux documens statistiques sur cette île[1], dont il a le premier fait connaître toute l’importance. Nous lui empruntons les résultats suivans, qui démontreront mieux que tous les raisonnemens l’intérêt qu’ont les métropoles elles-mêmes aux développemens industriels et commerciaux de leurs colonies.

La prospérité croissante du commerce de l’île de Cuba n’est pas due seulement au développement de son industrie agricole, mais bien plus encore à l’ensemble des mesures protectrices et des réformes introduites dans l’administration de la douane.

Une révision des tarifs était le premier besoin du commerce. Le gouvernement local, loin d’y chercher le moyen d’augmenter les recettes du fisc, se montra uniquement préoccupé du désir d’accroître l’activité commerciale, et, par suite, la prospérité du pays.

C’est en partant de cette base qu’il s’efforça d’appeler dans les ports de l’île la concurrence des divers pavillons étrangers, qui assuraient un débouché aux récoltes, tout en conservant, d’ailleurs, au pavillon espagnol les facilités d’écouler ses approvisionnemens particuliers.

Dans les premières années de l’époque que j’examine, dit l’auteur, le nombre et l’activité des corsaires, sous le pavillon des nouveaux états indépendans de l’ancienne Amérique espagnole, avaient tellement para-

  1. Breve idea de la administracion del commercio y de las rentas y gastos de la isla de Cuba, durante los annos de 1826 a 1834, par D. Ramon de la Sagra. Paris, 1836.