Il n’y a réellement d’existence et d’action politiques, pour les gouvernemens constitutionnels, que durant les sessions de leurs assemblées législatives. Voyez l’Espagne, malgré la fièvre continue de sa guerre civile, quel signe de vie a-t-elle donné depuis la brusque clôture de ses chambres ? À peine se demande-t-on si le ministère Isturitz est né viable. On sait bien que les nouveaux, procuradores, qu’il a convoqués, donneront seuls à cette question la réponse compétente.
Au contraire, chez nos voisins d’au-delà de la Manche, les portes du parlement s’étant rouvertes au commencement de ce mois, il n’est pas un courrier venu de Londres pendant la quinzaine, qui n’ait apporté sa nouvelle significative et sérieuse.
Or, tous ces derniers faits arrivés d’Angleterre, jour par jour, méritent d’être considérés dans leur ensemble et résumés.
Malgré les paroles belliqueuses qu’avait prononcées lord John Russel, aux communes, en demandant l’impression du bill des corporations irlandaises, revenu si misérablement mutilé de la chambre des lords ; lorsqu’après les vacances de la Pentecôte, on a vu s’ajourner la discussion touchant cette importante mesure, qui devait venir la première et avant toutes, il a été clair pour chacun qu’un nouveau compromis allait être tenté entre les deux pouvoirs législatifs.