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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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30 avril 1836.


On lisait, il y a peu de jours, dans le Moniteur : «  LL. AA. RR. les ducs d’Orléans et de Nemours partiront dans les premiers jours du mois de mai pour faire un voyage en Allemagne. Les deux princes se rendront à Berlin pour assister aux manœuvres du printemps. Ils se dirigeront ensuite sur Vienne, et seront de retour en France dans les premiers jours de juillet. » À cette annonce officielle, toute la presse s’est émue. On savait que le roi de Prusse avait écrit lui-même pour offrir aux princes l’hospitalité dans son palais ; on savait aussi que M. de Metternich avait écrit une lettre semblable au nom de l’empereur Ferdinand. Les uns demandaient si ce voyage ne cachait pas des projets de mariage, s’il se rattachait à une union politique plus intime avec le Nord, tandis que les autres s’écriaient que ces rapports personnels de l’héritier du trône et de son frère avec les souverains de la sainte alliance annonçaient de nouvelles concessions à faire, et de nouvelles exigences à subir. « Ce fait est d’une haute importance, disait le Constitutionnel ; il a produit une vive sensation dans les salons politiques ! Les fils du roi des Français en Allemagne, à Vienne, à Berlin, au camp des manœuvres de l’armée prussienne ; il y a de quoi surprendre ! » le Temps, l’impartial, le Courrier, s’étonnaient à leur tour, et le Journal des Débats déclarait que M. le duc d’Orléans allait traiter avec les rois et dans toutes les langues qu’il parle si bien. L’étonnement a même passé jusqu’aux Anglais,