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LES
NUITS FLORENTINES.

ii[1].

— Et pourquoi voulez-vous me martyriser encore avec cette horrible médecine, puisque je n’en dois pas moins mourir !

C’était Maria qui parlait ainsi au moment où Maximilien entra dans la chambre. Devant elle était le médecin, qui d’une main tenait une fiole et de l’autre une petite coupe où moussait une liqueur brunâtre d’un aspect repoussant. — Mon cher ami, cria-t-il au survenant, votre présence me fait grand plaisir en ce moment. Obtenez donc de la signora qu’elle avale seulement quelques gouttes ; je suis pressé.

— Je vous en prie, Maria ! murmura Maximilien, de cette voix tendre qui semblait partir d’un cœur si brisé, que la malade, singulièrement émue, oubliant presque sa propre souffrance, prit la coupe. Mais avant de la porter à ses lèvres, elle lui dit en souriant :

— Pour me récompenser, vous allez me raconter l’histoire de Laurence, n’est-ce pas ?

— Il sera fait selon vos désirs, signora.

  1. Voyez la livraison du 15 avril.