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celui-ci à Charlemagne. L’embarras est grand, au milieu de ces divisions systématiques, pour trouver la place des faits, beaucoup plus nécessaires que les systèmes. La division par siècles, plus naturelle et plus simple, n’offre aucun embarras de ce genre, outre qu’elle ne préjuge pas la question de classification des époques, et qu’elle ne présente pas à l’esprit des faits compliqués de systèmes. Toutefois cette division a quelques inconvéniens pour les cartes géographiques qui ne résument pas un siècle comme fait un tableau synoptique ; car elles ne peuvent représenter qu’un état fixe à la différence d’un tableau qui marche avec les faits, et suit tous les changemens. Les traducteurs y ont obvié en grossissant leur Atlas de cartes supplémentaires où la géographie politique de l’Europe est présentée à quelques époques importantes qui tombent au milieu d’un siècle. Ils ont fait, autant que la chose est possible, une géographie aussi mobile et aussi progressive que les évènemens.

Quatre des tableaux synoptiques donnent l’histoire de l’Europe depuis l’an 2000 avant notre ère, jusqu’à la naissance de Jésus-Christ ! C’est une manière d’introduction qui prépare l’esprit aux grands changemens qui vont s’accomplir durant l’ère chrétienne, et dont l’histoire géographique est proprement le but de cet atlas. La partie des cartes a aussi son introduction. C’est une carte comparative du monde ancien et du monde moderne. Elle sert de préparation naturelle à une entrée dans le monde européen. Enfin, et comme complément indispensable, à la suite des tableaux synoptiques sont seize tableaux généalogiques représentant toute la suite des familles qui ont régné et règnent encore en Europe depuis l’ère chrétienne. Ces tableaux commencent aux rois mérovingiens et finissent à Napoléon.

Il me reste à parler de l’exécution matérielle. MM. Lebas et Ansart, en augmentant volontairement leur tâche de traducteurs de la responsabilité d’éclaircir et d’améliorer le texte et les cartes géographiques de l’ouvrage original, s’imposaient implicitement l’obligation de perfectionner l’exécution matérielle de l’ouvrage traduit. Il faut leur savoir d’autant plus de gré de leur texte imprimé sur beau papier, correct, et, quoique très fin, parfaitement lisible, et de leurs cartes admirablement exécutées, que ces améliorations ont été faites à leurs frais. Allant même au-delà de ce que les plus exigeans croient devoir attendre d’un éditeur, ils ont conservé la composition de tous leurs tableaux historiques et généalogiques, afin de pouvoir corriger immédiatement le peu de fautes qui auraient pu se glisser dans un travail où le nombre des dates et des noms propres est immense. On ne peut pas offrir plus de garanties d’exactitude, de conscience, de désintéressement au public.


M. Jules Janin vient de publier un nouveau roman, le Chemin de traverse. Nous examinerons prochainement ce livre, qui paraît destiné à un grand succès


F. BULOZ.