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LES COLONIES À SUCRE ET LA PRODUCTION INDIGÈNE.

ne sont donc pas pris en considération chez un peuple qui n’exclut aucune provenance.

Nous arrêterons là nos observations, bien que nous soyons loin d’avoir épuisé un sujet si important. La loi proposée touche dans le pays à des intérêts qui nous sont précieux, comme à tous les Français, et que nous sommes loin de méconnaître. Mais il nous a paru qu’il y avait pour la France quelque chose de plus précieux encore que ces intérêts, c’est la justice, et elle est due aux colons comme aux autres citoyens. Nous serions heureux si des explications aussi précises de leur situation contribuaient à la leur faire rendre.

Nous n’entrerons donc pas dans la polémique que la loi a soulevée Nous croirions alors devoir commencer par examiner la nature et l’action sur le corps social de l’impôt indirect ou des droits du fisc sur les consommations qui ne sont pas toujours la mesure de la fortune. Nous chercherions à discerner si, dans le choix des objets que la nécessité du revenu a dû frapper, il n’en est pas quelques-uns dont la consommation, égale pour tous les individus, rétablit le droit inique de capitation au profit des classes riches en foulant les classes pauvres. Nous considérerions l’effet de ces taxes, non-seulement sur notre agriculture, mais sur toutes les branches de travail social. Les inductions que nous en tirerions seraient certainement favorables au bien-être et à l’amélioration des classes les plus nombreuses, et à la progression de la liberté, et peut-être le seraient-elles à la loi modifiée dans ses dispositions et dans ses réglemens.


D. L. Rodet.