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lui avaient fait accorder sans le moindre noviciat. M. de Montebello, très jeune encore, était fait pour remplir tout au plus les fonctions de secrétaire d’ambassade. Dans un moment où la Suisse est le théâtre d’évènemens assez graves, par suite de l’obstination et de la hauteur de M. de Broglie, conçoit-on que M. le duc de Montebello, notre ambassadeur près de la confédération helvétique, ainsi que son secrétaire d’ambassade, M. de Belleval, soient l’un et l’autre à Paris, et que les affaires de cette importante mission restent entre les mains du chancelier de l’ambassade ?

Parmi les hommes que la révolution de juillet avait fait entrer dans la diplomatie, nous eussions dû comprendre M. de Saint-Aignan, envoyé en Suisse lors de la révolution de juillet, homme distingué, qu’on a vu avec regret s’éloigner des affaires.

M. de Bouillé, nommé ministre à Carlsruhe, éconduit plus tard, et écarté des emplois diplomatiques pour avoir surveillé trop rudement les intrigues carlistes qu’on ourdissait alors sur notre frontière.

M. le comte d’Estournel, homme de peu de portée, qui a fait du poste de ministre à Colombie une sinécure presque scandaleuse.

M. Chodron, fils du doyen des notaires de Paris, dont on a trouvé le nom trop plébéien pour représenter auprès des puissances étrangères la monarchie bourgeoise de juillet ; et M. Berniche, dont le nom a été jugé plus mal sonnant encore que celui de M. Chodron.

Au nombre des jeunes gens qui s’annoncent avec distinction, et qui appartiennent à la classe des publicistes, on doit compter M. de Bécourt, qui était attaché au cabinet de M. de Rigny, et qui est venu prendre place dans la rédaction du Journal des Débats, après la nomination de M. de Bourqueney au poste de premier secrétaire d’ambassade à Londres. M. de Bourqueney est à Paris en ce moment. M. His a été envoyé à Londres pour suppléer à son absence, car on sent l’impossibilité de laisser M. Sébastiani, abandonné à lui-même en ce moment.

M. Desmousseaux de Givré est un publiciste instruit et laborieux, qui appartient à l’école doctrinaire. M. Fontaney, jeune homme distingué, qui a publié d’intéressantes esquisses sur l’Espagne, sous le nom de lord Feeling, avait été attaché à l’ambassade de Madrid. Après avoir passé plusieurs années en Espagne, il sollicita vainement l’emploi, bien modeste, de secrétaire d’ambassade au Brésil. Il est maintenant à Londres, où il a repris ses travaux littéraires après avoir renoncé à une carrière qu’il eût parcourue avec honneur et supériorité, mais où son mérite personnel, dépourvu de naissance, ne lui a valu que des dégoûts.

M. d’Eyragues, premier secrétaire à Constantinople, est un homme intelligent et habile ; en revanche, M. le baron Mortier, ministre à La Haye, est un triste choix. C’est sans doute pour se rendre agréable au roi de Hollande, que M. le baron Mortier vient d’obtenir du roi des Belges l’ordre du Lion-Belge ? On assure que M. Lehon n’est pas étranger à cette malicieuse plaisanterie.

Dans les bureaux, outre les noms que nous avons cités, nous trouvons M. Deffaudis, qui a passé à la place de sous-chef au Mexique, où il rendra