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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.
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14 janvier 1836.


L’adresse votée par la chambre des députés, ne doit laisser aucun doute sur la session qui va s’ouvrir. La chambre sera ce qu’elle a été jusqu’à ce jour, et le parti qui y domine ne verra pas diminuer son influence. Le ministère qui s’appuie sur cette immense majorité, est consolidé pour long-temps.

Il y aura toujours deux partis dans le ministère : la politique de M. Duvergier n’est pas la politique de tout le ministère ; mais les antipathies, les petites aversions, les retours d’amour-propre, cèderont à propos devant l’intérêt commun ; et M. Thiers lui-même est aujourd’hui presque sincèrement rallié à ses collègues.

M. Duvergier, esprit inquiet et violent, et qui cache sous des formes grêles une énergie haineuse assez rare en ce temps, M. Duvergier s’est fait la Cassandre du ministère ; il lui marque les écueils et les dangers qui l’attendent dans sa nouvelle situation ; car M. Duvergier de Hauranne voit la France, c’est-à-dire le ministère, en péril, chaque fois qu’il fait une concession aux hommes qui ne sont pas de la coterie doctrinaire, dans la plus rigoureuse acception du mot. Dans tous les temps, les partis se sont formés en nuances diverses qui s’excluent mutuellement : l’émi-