À l’heure où dans les eaux la lune se reflète,
Je suis venu m’asseoir près d’une violette ;
Douce fleur du printemps, que de petits gazons
Paraissaient abriter des inondations,
Et du soleil trop chaud et de la brise vive.
Or, elle demeurait immobile et pensive,
Et comme je tendais la main pour la cueillir,
Je ne l’ai vue alors ni trembler, ni pâlir ;
Elle a levé sur moi son œil mélancolique ;
Puis, ayant murmuré le salut angélique,
M’a dit en s’agitant sur sa tige en émoi :
Salut, je te connais, jeune homme, approche-toi,
Et causons à cette heure où le vent me balance.
Et moi, tout glorieux de cette confiance,
Je me suis incliné vers son calice bleu,
Ainsi que j’aurais fait pour lui faire un aveu,
Et me suis mis alors à lui dire à voix basse