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ILLUSTRATIONS
SCIENTIFIQUES
DE LA FRANCE ET DES PAYS ÉTRANGERS[1].

i.

THOMAS YOUNG.


Thomas Young naquit à Milverton, dans le comté de Sommerset, le 13 juin 1773, de parens qui appartenaient à la secte des quakers. Il passa ses premières années chez son grand-père maternel, M. Robert Davies, de Minehead, que d’actives affaires commerciales, par une rare exception, n’avaient pas détourné de la culture des auteurs classiques. Young savait déjà lire couramment à l’âge de deux ans. Sa mémoire était vraiment extraordinaire. Dans les intervalles des longues séances qu’il faisait chez la maîtresse d’école du village voisin de Minehead, il avait appris par cœur, à quatre ans, un grand nombre d’auteurs anglais, et même divers poèmes latins qu’il pouvait réciter d’un bout à l’autre, quoique alors il ne comprit pas cette langue. Le nom d’Young, comme plusieurs autres noms célèbres déjà recueillis par les biographes, contribuera donc à nourrir les espérances ou les craintes de tant de bons pères de famille qui voient, dans quelques leçons récitées sans faute ou mal apprises, ici, les indices certains d’une éternelle médio-

  1. M. Arago a lu à l’Académie des Sciences cette notice, mais elle n’avait pas encore été livrée à l’impression. Nous espérons que ce ne sera pas la dernière communication de l’illustre savant.
    (N. du D.)