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première, Ferdinand l’avait renvoyé parce qu’il était trop libéral ; Christine le renvoyait maintenant parce qu’il ne l’était pas assez. La première fois il eut pour successeur l’un des plus fougueux absolutistes d’Espagne, un irréconciliable ennemi des libertés démocratiques, le membre peut-être le plus intolérant du gouvernement provisoire des san-fédistes de 1823, le duc de l’Infantado. La seconde fois, qui lui succède ? C’est un ministre de la constitution, un ancien député des cortès de 1812, un homme qui avait expié ce double crime dans les bagnes d’Afrique et dans l’exil, M. Martinez de la Rosa. Le progrès est dans la seule antithèse de ces deux noms.

Ainsi la pragmatique commence dès-lors à porter ses fruits, et voici que nous entrons vraiment en révolution. L’exil de Calomarde et le rappel de M. Zéa n’étaient au fond qu’une intrigue de palais. Le renvoi de M. Zéa, l’avènement de M. Martinez de la Rosa, c’est une victoire de la démocratie ; car il ne s’agit plus d’une simple querelle de succession, nous allions presque dire de ménage, il s’agit d’institutions nationales et de garanties publiques. M. Martinez de la Rosa au ministère, c’était la double réhabilitation de 1812 et de 1820 ; c’était la condamnation de 1825 ; c’était la convocation des cortès.

M. Martinez de la Rosa ouvre l’année 1834 ..........
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Ici nous sommes forcé de nous arrêter ; nous espérions pousser plus loin, et jusqu’au ministère Mendizabal, cette récapitulation déjà si longue ; mais le courant des faits nous a entraîné, l’espace nous manque, il faut clore ; la suite à un autre jour. Jusqu’ici nous avons dû puiser à des sources étrangères et en référer aux souvenirs d’autrui ; le moment approche où notre rôle va changer, nous n’aurons plus qu’à raconter ce que nous avons vu.


Charles Didier.