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quins avec de certains oripeaux. Le temps ne serait-il pas venu où le lecteur consciencieux ne permettrait plus la fausse monnaie ? Que M. Paul de Musset intitule son premier livre roman biographique ; qu’il se garde de faire un dénouement, car le sien ne vaut rien : ne devra-t-on pas lui savoir gré d’avoir indiqué une route nouvelle, et d’y avoir le premier réussi ?


L’Histoire de la Marine Française, par M. Eugène Sue, vient d’être mise en vente[1]. Ce n’est ni de la part de l’auteur une compilation faite à la hâte, ni de la part de l’éditeur une spéculation de librairie ; les retards mêmes qui ont si long-temps trompé l’attente du public, sont une preuve qu’aucun sacrifice n’a été épargné de part et d’autre pour faire de l’Histoire de la Marine Française un véritable monument national, un chef-d’œuvre de typographie. Nos lecteurs ont pu juger, par un fragment précédemment inséré dans la Revue, de la façon neuve, dramatique et pittoresque avec laquelle M. Eugène Sue a su présenter les annales de la marine française. Il suffit de jeter les yeux sur cette publication pour l’apprécier et se convaincre de son mérite, de son importance, de sa nouveauté ; car nous ne possédons point en France d’histoire de la marine ; cette lacune va être comblée. Il faut en remercier M. Eugène Sue ; il faut appeler sur cette importante publication l’attention de tous les gens qui prennent à cœur notre gloire nationale, et leur appui ne lui manquera pas.

La mort de Cornille Bart, gravure sur acier que nous joignons à notre livraison, pourra donner une idée du soin apporté à l’exécution pittoresque.

— Notre collaborateur Edgar Quinet vient de terminer un grand poème sur Napoléon ; ce poème paraîtra très prochainement.

M. Berlioz donnera dimanche prochain un grand concert dans la salle des Menus. On y entendra la symphonie d’Harold, déjà appréciée du public, et surtout un chœur sur la mort de Napoléon écrit pour vingt voix de basse à l’unisson. On parle d’avance du caractère solennel de ce morceau où domine le sentiment grandiose qui s’est révélé dans la marche de la symphonie fantastique. Mlle Falcon chantera deux fois dans le concert.


F. Buloz.
  1. Chez Félix Bonnaire, rue des Beaux-Arts, no 10. Il paraît le vendredi de chaque semaine une livraison de quarante pages d’impression, caractère philosophie, accompagnées d’une magnifique gravure sur acier. Prix : 1 fr.