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m’ont assuré que le montant des recettes dépasse de beaucoup celui porté au budget.

Les principales branches de l’impôt sont l’impôt foncier ; il rend 4 à 500,000 onces ; le droit de mouture en produit 5 à 600,000 ; les douanes donnent de 3 à 400,000 onces ; ensuite la loterie, la poste, l’enregistrement et les impôts de consommation.

La perception et la répartition de l’impôt foncier se font à peu près comme en France, quant à la forme. La proportion de la part du revenu brut qu’il absorbe, varie beaucoup, d’abord à cause de l’inégalité des récoltes d’une année à l’autre, et ensuite aussi parce qu’en 1822, époque de l’estimation des revenus, beaucoup de propriétaires ont présenté de fausses déclarations. On s’occupe de la révision du cadastre. On m’a affirmé, à diverses reprises, que dans beaucoup de localités l’impôt foncier enlève 60 p. 100 du produit, et qu’en général il est trop pesant pour que la culture puisse le supporter. Il en résulte que beaucoup de terres restent en friche ; personne ne connaît au juste la proportion des terres cultivées de la Sicile avec celles qui seraient susceptibles de l’être. Un bureau de statistique, établi à Palerme depuis deux ans, n’a rassemblé que fort peu de matériaux, et ne les a point publiés. On s’occupe en ce moment d’innovations dans le système financier du royaume, mais rien n’est décidé. Il était question d’établir un grand livre pour la Sicile, de consolider la totalité de sa dette et de créer ainsi un système séparé de celui de Naples ; mais ce projet a rencontré beaucoup d’obstacles et n’est pas encore exécuté. L’on affirmait même récemment qu’il serait abandonné. Les intérêts de la dette publique sont annuellement portés dans le budget de Sicile pour 185,000 onces ; une quantité de créanciers de l’état reçoivent de très faibles à-comptes sur les intérêts qui leur sont dus.

Les attributions et les limites de l’administration municipale sont à peu près les mêmes qu’en France. Elle est confiée aux syndics présidens des decurionati, conseil composé de trente membres dans les villes dont la population est de plus de dix mille ames. Cette administration est placée en même temps sous la tutèle de l’intendant de la province. À Palerme, Messine et Catane, l’administration municipale a conservé une forme à part, mais seulement sous