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recueil d’inspirations très diverses, révèle certainement un grand mouvement d’intelligence, mais un mouvement aveugle et désordonné. C’est un pêle-mêle bruyant des idées historiques de l’Allemagne, des formules palingénésiques de M. Ballanche, des vœux réformateurs de Saint-Simon, traduits dans un langage tantôt familier jusqu’à la trivialité, tantôt guindé jusqu’à l’emphase, mais le plus souvent incorrect et obscur. Avec moins de dédain pour la clarté du style, M. Adolphe Dumas aurait dégagé le bronze des scories qui l’enveloppent. La langue maniée sévèrement est un auxiliaire puissant pour la réflexion. Pour l’avoir oublié, M. Adolphe Dumas s’est condamné à se mal comprendre, et partant à être mal compris. S’il veut soumettre à un travail patient l’énergie qu’il n’a pas su contenir jusqu’ici, il pourra prendre un jour une place honorable.


F. BULOZ.