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vons avec le droit et la vie de notre siècle. C’est une grande impiété, n’est-ce pas ? que de chercher Dieu, la liberté et le bonheur du monde par de nouveaux efforts dans des voies nouvelles ! Ni la poésie, ni la philosophie, ni la liberté n’expirent. Nous ne voulons, pour signes de leur énergie et de leur avenir, que les indignes chaînes dont on travaille à les garotter aujourd’hui. Aussi, ne jetons pas aux adversaires des progrès du monde le cri du gladiateur antique : morituri te salutant. Vivons, prenons pour alimens sacrés la science et la poésie, et répétons ensemble ces paroles du lyrique : « La nature des hommes et celle des dieux est la même ; hommes et dieux nous avons reçu la vie de la même mère. La différence est tout entière dans la puissance. L’homme n’est rien, tandis que le ciel d’airain est toujours inébranlable. Mais nous ressemblons aux dieux par la grande intelligence et la grande vertu. »


Lerminier.