Ces seigneurs sont les fils du diable… Et nous, nous sommes les damnés de la terre ! —
Les ouvriers se mettent à travailler en chantant leur chanson de métier.
Il n’est personne, dans cette vie, quelque vaillant qu’il soit, qui ne trouve quelque part son maître.
Pour nous, pauvres gens de métier, il y a assez de souffrances !…Travaillons-nous, on nous frappe ; sommes-nous oisifs, on nous frappe encore.
Avec de méchantes gens, nul homme de métier ne trouve son compte. Souvent, pour tout paiement, il reçoit des coups et des injures.
Mais la misère rend plus fort et les mauvais traitemens plus durs à la peine. — Celui qui se promène souvent devient plus agile à la course. —
Le château est enfin construit, et Kervoura en est content. Il éloigne Arthur, en le faisant inviter par Abacarus à l’aller voir à Londres, et il amène sa sœur Triffine à sa nouvelle maison de Kerfuntun. Arthur arrive à la cour d’Abacarus avec une suite nombreuse.
Maître souverain, monarque prudent, je me sens rempli de joie en votre présence ; je voudrais vous témoigner à quel point je suis touché. Je sens mon cœur bondir dans ma poitrine. Ô roi ! par vos souffrances, je laisse pour vous ma femme et ma famille sans balancer, et je suis venu à la terre d’Angleterre pour vous consoler dans vos peines par mon ardente affection.
Souverain des Bretons, vous avez obligé un homme. Si j’en pouvais encore trouver l’occasion, je voudrais verser pour vous tout mon sang. Votre seul aspect m’a mis tant de joie dans l’âme, que je me crois guéri, en vous voyant dans ma maison.
Abacarus donne ensuite ordre de faire faire bonne chair à Arthur et à sa suite.
Mais Kervoura poursuit toujours ses projets. Triffine accouche, il lui