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mant, le frère aîné de des Réaux, par l’infidélité d’un sieur Bibaud, qui était son associé. Quant à la disgrace dont il parle, nous ne pouvons même pas présumer quelle fut sa nature ; Tallemant n’appartenait à aucune compagnie judiciaire ; il avait trop de philosophie pour ne pas préférer son indépendance à la faveur des grands, et jamais homme n’a été moins courtisan. D’autres découvertes viendront peut-être dissiper ces obscurités.

Nous avons pu déterminer la date de la naissance de Tallemant des Réaux, mais il est impossible de fixer, même par approximation, l’époque de sa mort. Tallemant vivait encore en 1691, car on lit sur les registres de la paroisse Saint-Nicolas-des-Champs, à Paris, un acte de baptême ainsi conçu :

« Élisabeth, née le 23 mai 1691, fille de Pierre de Rambouillet, écuyer, sieur de Lancry, et de dame Anne Bourdin, son épouse, demeurant rue de Berry. Le parrain, Jacques de Monceau, écuyer, sieur de Davene ; la marraine, dame Élisabeth de Rambouillet, épouse de Gédéon Tallemant, écuyer, seigneur des Réaux, demeurant rue Saint-Augustin. »

Pierre de Rambouillet était frère d’Antoine de Rambouillet de La Sablière et de Mme  des Réaux.

On conserve, au cabinet généalogique de la bibliothèque du Roi, une quittance donnée le 1er juillet 1704, par Élisabeth de Rambouillet, veuve de Gédéon Tallemant, écuyer, sieur des Réaux.

Ces renseignemens, qui placent la mort de Tallemant des Réaux entre le 23 mai 1691 et le 1er juillet 1704 laissent bien du vague, mais nous n’avons pu jusqu’à présent nous procurer rien de plus précis.


Les Historiettes de Tallemant des Réaux sont le seul ouvrage qu’il nous ait laissé. Il vivait au milieu de plusieurs sociétés tout-à-fait distinctes ; la principale était celle de l’hôtel de Rambouillet. Ami de la marquise, il la voyait entourée de tout ce que la noblesse et les lettres offraient de plus illustre et de plus renommé ; il a recueilli dans ses entretiens avec Arthénice[1] une foule de faits et

  1. Ce fut Malherbe qui donna à madame de Rambouillet ce nom tant de fois répété, c’était l’anagramme de Catherine. Elle s’appelait Catherine de Vivonne. (Mémoires de Tallemant des Réaux, tom. i, pag. 189.)