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avait contracté vis-à-vis de Gédéon plus d’une dette de reconnaissance.

Après avoir fait connaître la branche aînée de la famille Tallemant, nous passerons à la branche cadette à laquelle appartient l’auteur des Mémoires.

Pierre Tallemant, second fils de François, après avoir long-temps exercé la banque à Bordeaux, vint s’établir à Paris. « C’étoit, dit des Réaux, un homme du bon vieux temps, in puris naturalibus, qui de sa vie n’avoit fait une réflexion. »

Pierre Tallemant se maria deux fois. Sa première femme était une demoiselle Polivon, sœur de Paul Yvon, seigneur de La Leu[1]. Ainsi il aurait existé une double alliance entre ces deux familles, puisque La Leu avait lui-même épousé la sœur de Pierre Tallemant.

Trois enfans naquirent de ce premier mariage.

1o Pierre Tallemant, sieur de Boisneau, banquier, qui acheta en 1659 une charge de maître d’hôtel du roi.

Il épousa Anne Bigot de la Honville, sœur de cette jolie Lolo, qui devint Mme de Gondran, et pour laquelle le marquis de Sévigné, infidèle à une femme qu’il ne sut pas apprécier, se battit et fut tué en duel ; cette Lolo dont Conrart[2] et Tallemant[3] ont raconté les nombreuses aventures.

2o Paul Tallemant, seigneur de Lussac. Tallemant en a peu parlé. Il nous semble ne l’avoir nommé que deux fois.

3o N. Tallemant, qui épousa N. d’Angennes, seigneur de la Grossetière ; Tallemant en parle à peine.

Devenu veuf, Pierre Tallemant épousa en secondes noces Marie de Rambouillet, sœur du financier qui a donné son nom à de beaux jardins situés alors au bourg de Reuilly. Ce sont aujourd’hui des marais cultivés, renfermés dans Paris, et qui touchent à la barrière de Charenton. Une rue qui les côtoie porte encore le nom de Rambouillet.

  1. Ce nom de Polivon paraît venir des deux noms patronimiques Paul Yvon, et se confondre avec eux.
  2. Mémoires de Conrart, tom. xlviii, pag. 189, de la 2e série de la col. des Mémoires relatifs à l’Histoire de France.
  3. Mémoires de Tallemant des Réaux, tom. iv, pag. 270.