La publication de Mémoires inédits relatifs à l’histoire d’une époque déjà reculée est un petit événement littéraire qui éveille la défiance. Ces nouveautés sont rarement bien accueillies. En effet, que n’a-t-on pas vu paraître en ce genre ? à quel personnage n’a-t-on pas cherché à imposer des Mémoires ? Mme de La Vallière, cette femme si modeste dans ses faiblesses, qui consacra sous le voile la plus grande partie de sa vie à en faire oublier le commencement, n’a-t-elle pas été présentée comme ayant elle-même tracé dans des Mémoires le récit de ses fautes ? N’a-t-on pas également prêté un langage à sa rivale, Mme de Montespan, dont à peine quelques lettres spirituelles ont été conservées ? On n’a jamais abusé davantage de l’art du pastiche[2] ; tous les styles sont
- ↑ Six vol. in-8o, librairie d’Alphonse Levavasseur, place Vendôme.
- ↑ Despréaux a donné le modèle et l’exemple du pastiche dans les Lettres à Vivone, où il contrefait Balzac et Voiture ; M. Charles Nodier a traité de cette espèce de contrefaçon dans ses Questions de littérature légale (Crapelet, 1828,