toisie. De là le registre officiel de la pairie est la seule liste officielle de la noblesse.
Rigoureusement il faudrait classer la chambre haute selon sa hiérarchie. Il y a en effet des pairies de divers rangs, et entre pairies de rang égal, c’est la plus ancienne qui a la préséance.
Ainsi, ce sont d’abord les ducs, puis les marquis, les comtes, les vicomtes et les barons. Les évêques et les archevêques, qualifiés de lords spirituels, sont répartis dans ces catégories suivant leur dignité. Les archevêques d’Angleterre sont assimilés aux ducs et les précèdent même. L’archevêque de Canterbury, espèce de pape anglican comme primat et chef de l’église, vient immédiatement après les princes du sang. Il est le premier pair de la chambre. Le lord chancelier (lorsque chancelier il y a), en est par sa charge le second, et le troisième est l’archevêque d’York.
Les évêques sont classés comme barons et avant ces derniers. Dans la langue honorifique, un duc est un très noble duc et sa grace. La couronne le traite de bien féal et bien-aimé cousin et conseiller.
Leurs graces de Canterbury et d’York sont archevêques, le premier par la divine Providence, le second par la permission divine seulement.
Les marquis, les comtes et les vicomtes sont bien honorables et très honorables, et de plus les bien féaux et aimés cousins de la couronne.
Les bien honorables barons sont aussi les bien féaux et bien-aimés de la couronne, mais ils ne sont plus ses cousins.
En de certaines occasions, les ducs, les marquis et les comtes sont puissans princes, jamais les vicomtes ni les barons.
N’oublions pas que les évêques bien honorables, comme barons, sont en outre comme évêques, bien révérends pères en Dieu.
Les barons de Kingsale, à l’instar des grands d’Espagne, ont le privilége héréditaire exclusif de rester couverts en présence du roi.
D’autres priviléges formels, la pairie n’en a point qui ne soient communs à tous ses membres. Les principaux sont ceux qui interdisent la saisie de leurs biens, les défendent d’être arrêtés pour dettes en aucun cas, et d’être jugés par défaut en aucune action civile. Ils n’ont à répondre à aucune action criminelle, si ce n’est devant leurs pairs.
La raison qui garantit en ces cas et bien d’autres l’inviolable franchise de leurs personnes, est prise d’une fiction qui suppose que les pairs, étant tous conseillers du roi, ne sauraient être empêchés jamais de l’assister selon son besoin.
La chambre ne peut exclure et casser un de ses membres, qu’en le