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L’ÉGYPTE MODERNE.

i.

LE MAHMOUDIEH. — LE DÉSERT. — LE NIL.

La voie qui conduit d’Alexandrie au Nil est le canal de Mahmoudieh, ouvrage de Mohamed-Ali. Dans le principe, plusieurs canaux rattachaient au Delta la capitale des Lagides. Ils furent tous coupés par Ganymède, eunuque du dernier roi de cette race, qui vint assiéger César renfermé dans la ville. L’eau venant à manquer, le général romain fit creuser un grand nombre de puits, les mêmes sans doute qu’on retrouve encore entre la place Menou et la porte du Mahmoudieh, dans la suite les préfets rétablirent les voies interceptées par l’eunuque Ganymède. Les Arabes eux-mêmes, bien que la canalisation de ce district n’ait pas résisté au vandalisme du bas-empire, eurent soin que les eaux du Nil vinssent arroser Alexandrie, palmier solitaire du rivage ! mais les Turcs laissèrent tout combler par les sables, et jusqu’en 1820 le transport des voyageurs et des marchandises s’opéra par les caravanes ou par le cabotage, malgré les dangers du Boghaz de