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LETTRES
D’UN
VOYAGEUR.

v.
SUR LAVATER
ET SUR UNE MAISON DÉSERTE.

Ne sachant où vous êtes maintenant, mon cher Frantz, ne sachant pas mieux où je vais aller, je vous fais passer de mes nouvelles par notre obligeant ami, M. de La Genevais. Je pense qu’il saura découvrir votre retraite avant moi qui suis confiné dans la mienne pour quelques jours encore.

Je n’ai pas besoin de vous dire le regret que j’éprouve de ne pouvoir aller vous rejoindre. Je vois partir votre mère et Puzzi avec sa famille. Je présume que vous allez fonder, dans la belle Helvétie ou dans la verte Bohême, une sainte colonie d’artistes. Heureux amis ! que l’art auquel vous vous êtes adonnés est une noble et douce vocation ! et que le mien est aride et fâcheux auprès du votre ! Il me faut travailler dans le silence et la solitude, tandis