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LETTRES D’UN VOYAGEUR.

aimés, parlez quelquefois autour de l’âtre de celui qui vous doit les plus beaux jours et les plus chers souvenirs de sa vie ; et toi, maître, adieu ! sois béni pour m’avoir forcé de regarder sans rire la face d’un grand enthousiaste, et de plier le genou devant lui en m’en allant.

Ô verte Bohême ! patrie fantastique des ames sans ambition et sans entraves, je vais donc te revoir ! J’ai erré souvent dans tes montagnes et voltigé sur la cime de tes sapins ; je m’en souviens fort bien, quoique je ne fusse pas encore né parmi les hommes, et mon malheur est venu de n’avoir pu t’oublier en vivant ici.


George Sand.