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jeux olympiques. Enfin, nous trouvons, sous Théodose, la célébration d’une ancienne fête semi-dramatique. Après le pardon accordé à la ville d’Antioche par l’empereur, la joie des habitans fut si grande, qu’ils ornèrent la place publique de couronnes, allumèrent des lampes de toutes parts, et dressèrent devant leurs boutiques des lits ornés des statues des dieux : c’étaient les Lectisternia des anciens Romains, ou les banquets de l’Olympe imités sur la terre.

Enfin, les grands drames hiératiques du paganisme, les Mystères, bien que de plus en plus décriés, ne cessèrent complètement qu’à la fin du ive siècle. Un petit nombre de temples avaient été réservés pour leur célébration. Constance et Gratien s’étaient bornés à défendre qu’on célébrât de nuit ces drames orgiaques[1]. Mais sur l’avis de Prétextat leurs édits ne furent pas exécutés à Éleusis[2]. Enfin, la proscription générale et finale des Mystères de l’antiquité eut lieu sous Théodose, qui fit raser ce petit nombre de temples réservés, derniers théâtres des représentations païennes hiératiques[3].

Le drame aristocratique n’éprouva pas les mêmes empêchemens au IVe siècle.

THÉÂTRE ARISTOCRATIQUE

Il y avait deux occasions principales, où les hommes riches de l’antiquité appelaient près d’eux les histrions, les grands repas et les funérailles. Ce double usage existait encore au ive siècle. Libanius, dans son long discours en l’honneur de la danse pantomime, décrit avec beaucoup de détails les repas de son temps où les pantomimes étaient admis. Saint Grégoire de Nazianze[4] et saint Chrysostôme[5] s’élèvent contre les mimes et les danseurs que les riches louaient des directeurs de troupes pour égayer leurs banquets.

  1. Cod. Theodos., lib. xvi, tit. v, leg. 5 et 6.
  2. Zosime, hist., lib. iv, c. iii.
  3. Cod. Theodos., loc. cit.
  4. Carm. i, ad episcop. v. 615 seqq.
  5. Expl. psalm. 41.