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PORTRAITS DE ROME.

tis près de quitter la vie, si tu te retiras sur le Janicule, dans le petit couvent de Saint-Onuphre, ce ne fut pas pour contempler en face de toi le Capitole, pour y rêver le triomphe qui t’y attendait si tu pouvais guérir ; ce fut, comme on le lit dans la dernière lettre que tu écrivis peu de jours avant ta mort, ce fut pour commencer avec les bons pères des entretiens qui devaient s’achever dans le ciel… Ainsi, Rome ne fut pas pour toi un lieu de rêverie, d’étude ou d’inspiration, elle fut le lieu de ton épreuve sur la terre. Un moment, son Capitole sembla devoir être le trône de la gloire du poète ; mais Rome n’eut pas cet honneur dont elle était digne : elle n’eut que les derniers regards, les dernières larmes du martyr, et son tombeau.


J. J. Ampère


(La seconde partie à un prochain numéro.)