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tendra de nouveau M. Carrel, elle écoutera M. de La Mennais, qui lui fera voir ce que c’est qu’un prêtre, et M. de Cormenin avec sa parole mordante, si la chambre des députés consent toutefois à livrer humblement un de ses membres à la chambre haute. Bien loin est le temps où M. de Cormenin rayait, en sa qualité de député, de la liste de la pairie, les membres nommés par Charles x.

Voyez de quelle haute considération vont jouir les pairs de France qui retourneront à leurs ambassades, en commençant par M. de Montebello. Cette campagne judiciaire, si bien menée, donnera un grand lustre à notre diplomatie en Europe ! Les dépêches des ambassadeurs étrangers auront précédé nos plénipotentiaires ; si ces dépêches répondent au ton de dédain des envoyés qui les expédient chaque jour, on peut en deviner d’avance le contenu.

Les jeunes princes sont restés parfaitement étrangers au procès ; ils évitent même d’en parler. Le duc d’Orléans, retiré à Saint-Cloud, où il habite un pavillon, ne reçoit pas de visites ; il ne voit que quelques intimes, lit, se promène, tire le pistolet, et ne vient à Paris que pour rendre ses devoirs au roi, et faire exécuter des manœuvres au Champ-de-Mars. Ses serviteurs ont ordre de dire que le prince est fatigué des plaisirs de cet hiver, et qu’il a besoin de repos ; mais le fait est qu’il s’isole. Les généraux de l’empire et les partisans du conseil de guerre disaient cependant bien haut qu’on pouvait compter sur lui.

On a parlé d’une scène qui a eu lieu entre la femme de l’accusé Beaune et M. le grand-référendaire. M. Decazes lui aurait conseillé de s’habiller en homme pour assister aux séances de la cour, où la présence des femmes est interdite ; il aurait ajouté, dit-on, quelques complimens de mauvais goût en cette occasion, et que certainement M. Decazes ne s’est pas permis. Quoi qu’il en soit, Mme Beaune aurait interpellé le grand-référendaire avec beaucoup de dignité, et lui aurait demandé si les pairs de France n’avaient ni mères ni femmes, eux qui traitent ainsi les infortunées qui sollicitent de leur pitié un coin près du tribunal où l’on traîne leurs maris. Cette allocution fort touchante, avait, dit-on, ému vivement le grand-référendaire, et s’il eût dépendu de lui, sans doute la demande de Mme Beaune n’eût pas été refusée aussi durement.

On a aussi beaucoup parlé d’une loge voilée où l’on suppose que se cachaient de grands personnages intéressés au procès, du moins on le présume par l’action de l’un d’eux, qui a vivement porté la main à l’un des rideaux de cette tribune, au moment de la tumultueuse protestation des accusés. Nous croyons savoir que cette loge était occupée par des dames. Qui sait ? nous avons assez bonne opinion de M. le grand-référendaire