Il y a aujourd’hui vingt jours que la France a été sauvée par MM. Fulchiron, Jacqueminot et Lechatellier. Grace à eux, M. Thiers est encore ministre, M. Guizot et M. Persil ministres, et M. de Broglie, président du conseil : ministère fondé sur deux bases vraiment nobles et honorables, le procès d’avril et l’allocation des fonds secrets. À l’extérieur, le traité des vingt-cinq millions, voté sous l’impression des insolentes bravades du président Jackson et de son envoyé ; voilà sous toutes ses faces le système politique du cabinet doctrinaire, reconstitué le 16 mars, pour la gloire et la prospérité du pays.
Nous avons dit, dès les premiers momens de la recomposition de ce malencontreux cabinet, à quelles conditions M. de Broglie a été investi de la présidence du conseil, quelle amende honorable il avait faite entre les mains paternelles du roi, et combien ses vieilles idées de présidence anglaise avaient été modifiées par l’influence de M. Guizot. M. Guizot a dit dans un de ses ouvrages : « Pour se faire pardonner le pouvoir, il faut le garder long-temps, non y revenir sans cesse. De petites et fréquentes vicissitudes, dans une grande situation, ont, pour la masse des spectateurs, quelque chose de déplaisant et presque d’ennuyeux. Elles diminuent celui qui les accepte quand elles ne le décrient pas. » C’est là de tous les préceptes que M. Guizot a proclamés, celui qu’il met le