POZZO DI BORGO.
Si, par une belle nuit de septembre, vous prenez à Toulon le bateau à vapeur qui fait le voyage de Corse, après un trajet de dix-huit heures, durant lequel la Méditerranée vous a doucement bercé sur son flot d’azur, vous arrivez dans la baie d’Ajaccio. Là, au fond, sur la plage de sable, s’élève la capitale de l’île. On la reconnaît de loin à ses maisons blanches, qui réfléchissent joyeusement le beau soleil du midi. La grande nappe d’eau qui la baigne est pour elle un miroir toujours pur. Golfe favorisé ! la tempête peut gronder et la foudre frapper les âpres rochers du rivage, le bassin qu’ils protègent demeure paisible. À peine le vent enfle-t-il les légères vagues qui viennent baiser les pieds d’Ajaccio et y mourir.
Au-delà de la ville se déroulent des plaines étroites et bornées ; puis des collines verdoyantes montent en étages, et derrière elles se dres-