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UNE RÉVOLUTION

DANS
LA RÉPUBLIQUE
ARGENTINE.
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C’était en 182…, au plus fort de l’admiration qu’excitait en Europe la lutte non terminée encore des colonies espagnoles contre leur mère-patrie. Comme tant d’autres, je m’étais insensiblement échauffé l’imagination en faveur des nouvelles républiques, et j’étais parti pour cet Eldorado de la liberté. Je me trouvais à Buenos-Ayres ; on y jouissait effectivement de la plus grande somme de liberté possible. Chacun voulait être président, et chacun l’était à son tour ; de temps à autre personne ne l’était, et la république, accoutumée à ces intermèdes, n’en allait pas plus mal. Fatigué des merveilleuses proclamations de chaque arrivant au pouvoir, des quatre révolutions que j’avais vues coup sur coup depuis mon arrivée, et menacé d’une cinquième qu’on annonçait pour le mois