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REVUE
MUSICALE.

En vérité, je ne sais pourquoi le Théâtre-Italien, dont le répertoire est le plus riche et le plus fécond qui se puisse imaginer, de loin en loin se donne le plaisir de faire écrire expressément pour lui des opéras, la plupart médiocres, dont le peu de succès suspend au moins pendant huit jours l’éclat de ses magnifiques représentations. Certes il est noble et beau de soutenir les premiers efforts des jeunes gens encore ignorés, et d’offrir à leurs noms obscurs l’occasion de se produire à la lumière ; personne plus que nous n’est disposé d’avance à louer cet empressement si rare chez les directeurs de théâtre. Cependant, avant de livrer à un compositeur la première scène lyrique de Paris, et de mettre à sa disposition des exécutans tels que Rubini, Tamburini et Giulia Grisi, il importerait assez d’éprouver son talent, et de voir si son œuvre, par le style ou la mélodie, est digne d’entrer en si haut lieu. Dans une administration où Rossini occupe une place éminente, rien n’est si facile qu’un pareil examen. D’ailleurs, telle ne me paraît pas devoir être la mission du Théâtre-Italien en France. Pendant le court espace de temps que les divins chanteurs habitent parmi nous, ils n’ont pas le loisir de s’occuper des compositions