galerie intérieure et circulaire, qu’on voit encore aux ruines du château de Coucy, et d’où les regards des dames pouvaient se promener sur la fête. Je n’oublierai ni le costume du maître, ni les joyaux de la châtelaine, ni les habits des comédiens ; en un mot, je tâcherai de suppléer tout ce qui manque à la lettre-morte, et de ne négliger aucun des riches entourages qui embellissaient ces représentations chevaleresques et galantes. Ainsi seulement je croirai avoir été fidèle à la poésie et à l’histoire.
Voilà pour le fond.
Quant à la forme, je vous demanderai, messieurs, de permettre qu’elle soit aussi simple et aussi familière que possible. Je n’entreprends ni un cours d’æsthétique, ni un cours de généralisation historique ; je me propose tout uniment de grouper un nombre considérable de faits autour des opinions que je viens d’émettre, opinions qui sont pour moi le résultat de faits étudiés. Je vais donc recommencer avec vous, messieurs, mais en suivant un ordre déterminé et systématique, les études que j’ai dû faire pour moi, d’abord en tâtonnant et au hasard. Je vous citerai textuellement les témoignages, je mettrai sous vos yeux les monumens ; nous ferons de l’histoire livres sur table. Si cette manière peu brillante a quelques inconvéniens, ce ne sera guère, je pense, que pour mon amour-propre. À défaut d’autres avantages, elle aura du moins pour vous celui de vous initier plus directement qu’aucune autre au mécanisme de la méthode historique. D’ailleurs, cette sorte de causerie, entrecoupée de citations et reposée par des lectures, est le seul mode d’enseignement que, dans ce premier cours, je me reconnaisse en état de soutenir et de pratiquer.