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ADÉLAÏDE.

nante, ne s’accommode nullement au caractère mélancolique de cette rêverie. Il semble qu’une main ait enlevé quelque chose au parfum primitif de la fleur pour y verser une essence étrangère. À cette mélodie ample et traînante, il faut de simples ornemens, des perles d’une lueur timide et tremblotante ; les joyaux italiens ont un éclat trop vif dont le regard s’offense. Rubini rend la pensée de Beethoven avec un sentiment admirable ; il y met toute sa voix, toute sa passion, toutes ses larmes. L’idéal serait atteint, s’il pouvait un jour la chanter dans la langue de Beethoven. Maintenant, qui que tu sois, Adélaïde, grâce à ton amant divin, une auréole harmonieuse te sanctifie, et ta place est marquée au ciel sur un trône de lumière entre la Laure de Pétrarque et la Béatrix d’Alighieri.


H. W.