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ÉTUDES


DE L’ANTIQUITÉ.

iii.


SALLUSTE.


Sylla fut le dernier homme qui sut prêter à la cause de l’aristocratie romaine de la force et du génie. Tout dans sa vie dénote une intelligence des choses qui lui permit de consommer sa grandeur personnelle aussi heureusement qu’il l’avait commencée, et son abdication n’est pas un des moindres indices de sa fortune et de son esprit. Il y a dans cette action autre chose qu’une superbe fantaisie se plaisant à rejeter le pouvoir souverain, et prodiguant son mépris à Rome en lui rendant la liberté. Quand Sylla dépouille la pourpre et la dictature, il condamne lui-même cette aristocratie qu’il a vengée ; car déposer le pouvoir, c’était l’en déclarer incapable.