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REVUE DE VOYAGES.

n’ait pas tiré tout le parti que la science a le droit d’en espérer, est la publication de séries de questions propres à guider les voyageurs dans leurs travaux. Un premier fascicule, paru en 1824, n’a pas été réimprimé depuis, malgré les améliorations et les changemens qu’il eût été facile d’y apporter. C’est ici le cas de rappeler, comme un salutaire exemple, que les instructions analogues rédigées par MM. les professeurs du Jardin du Roi pour les voyageurs du Muséum ont été réimprimées plusieurs fois avec des modifications.

Les publications de la Société de géographie forment une autre partie importante de ses travaux ; elles constituent deux séries distinctes : l’une est un Bulletin mensuel, l’autre une suite de volumes in-4o, paraissant à des époques indéterminées, sous le titre général de Recueil de Voyages et de Mémoires. Nous parlerons d’abord de celle-ci, comme étant la plus grave.

Le premier volume, publié en 1824, contient une double édition des voyages du célèbre Marc Polo ; deux manuscrits de la bibliothèque du roi, l’un français, l’autre latin, y sont fidèlement reproduits, avec un relevé très exact des variantes qu’offrent, pour les noms propres, quatre autres manuscrits français, trois latins, un italien, et l’édition donnée par Ramusio en cette dernière langue. Ce volume, déjà digne sous ce rapport de l’attention des bibliophiles, est surtout précieux en ce qu’il offre, selon toute apparence, le texte original de la relation du célèbre Vénitien, telle qu’elle fut rédigée par Rusticien de Pise, pendant la détention du voyageur.

Le second volume, consacré à des miscellanées, et mis sous presse dès la fin de 1824, n’a été terminé qu’à la fin de 1827. Le morceau le plus étendu de tout le volume est un mémoire de M. Warden sur les antiquités des États-Unis, principalement sur ces vestiges de castramétation qui couronnent les hauteurs de la vallée de l’Ohio, et qui accusent, comme les monumens du Mexique, l’existence de peuples anciens civilisés, dont il ne reste plus aujourd’hui que ces traces presque effacées.

Le troisième volume de ce recueil, publié en 1830, ne comprend que l’orographie de l’Europe par M. Bruguières, ouvrage couronné au concours de 1826, ainsi que nous l’avons dit plus haut.

Deux autres volumes sont sous presse depuis long-temps, et doivent contenir : l’un, une traduction complète, par M. Amédée Jaubert, de l’œuvre géographique du célèbre schéryf Mohhammed el Edrysy, dont le monde savant ne possède encore qu’un abrégé, publié en arabe à Rome, et traduit en latin par les deux Syriens Gabriel Sionite et Jean Hesronite sous le titre peu convenable de Geographia nubiensis ; l’autre, des mis-