Le drame politique de la révolution de juillet approche du dénouement. Encore quelques actes sanglans comme ceux qui viennent de se jouer, et la France saura à quoi s’en tenir sur les intentions de ce ministère. La convention avait assis son pouvoir sur la terreur qu’elle inspirait ; le directoire, le consulat, l’empire, avaient fondé le leur sur les victoires, sur la prépondérance que ces gouvernemens donnaient à la France en Europe ; la restauration avait rallié à elle les idées religieuses et les intérêts des grands propriétaires : la terreur cessa et tourna contre ceux qui cherchaient à la répandre ; puis un beau jour le pays se réveilla de ses rêves de gloire et redemanda la liberté qu’on lui avait dérobée pendant son sommeil ; plus tard il vit que la religion dont on lui parlait sans cesse n’était qu’une affaire et une intrigue ; et pour la troisième fois, le lion secouant sa crinière, laissa tomber à terre ceux qui avaient essayé de l’engourdir et de le museler. Le gouvernement de la peur sera-t-il plus heureux que tous les gouvernemens réduits en poussière au moment où ils se croyaient arrivés à l’accomplissement de leurs desseins ? Nous savons que ce gouvernement est terriblement avisé, ainsi que le disait M. Royer-Collard ; ceux qui le composent se vantent d’être plus habiles que les ministres de la restauration, et rient beaucoup des gens qui les supposent